L’ouragan Melissa, classé en catégorie 5 lors de son arrivée sur la côte sud-ouest de la Jamaïque ce mardi 28 octobre 2025, a balayé l’île avec des vents de près de 295 km/h.
Le pays est plongé dans une crise sans précédent : inondations, destructions massives et coupures d’électricité généralisées. Tandis que la tempête s’éloigne vers Cuba, la Jamaïque se réveille sous le choc.
Une île dévastée par la puissance du cyclone
C’est à l’aube que les premières rafales de l’ouragan Melissa ont frappé les côtes de Westmoreland et de St Elizabeth. En quelques heures, les vents ont arraché toitures, poteaux électriques et arbres centenaires. Le sud-ouest de l’île est désormais méconnaissable : routes submergées, quartiers entiers coupés du reste du pays, communications intermittentes.
Selon les premières estimations, plus de 1,5 million de personnes sont directement affectées par la tempête. Des témoins évoquent des scènes de désolation : « Tout s’est envolé. Nous avons tout perdu en moins de vingt minutes », confie une habitante de Savanna-la-Mar, réfugiée dans un abri d’urgence.
Des infrastructures gravement endommagées
La compagnie d’électricité Jamaica Public Service a confirmé que près de 77 % des foyers étaient privés de courant mardi soir. Plusieurs hôpitaux, dont celui de Mandeville, ont subi d’importants dégâts matériels, tandis que des glissements de terrain menacent encore les routes montagneuses.
Les autorités redoutent désormais une crise humanitaire : les pluies torrentielles ont fait déborder les rivières, et les secours peinent à atteindre certaines zones isolées. Sur la côte sud, la montée des eaux a provoqué des vagues de plus de quatre mètres, submergeant partiellement des villages côtiers.
L’état d’urgence décrété sur tout le territoire
Le Premier ministre Andrew Holness a annoncé mardi soir la déclaration de catastrophe nationale, appelant la population à rester à l’abri. « C’est une épreuve historique », a-t-il déclaré, promettant la mobilisation de toutes les ressources de l’État.
Plus de 800 centres d’hébergement ont été ouverts dans les écoles et les bâtiments publics. La Croix-Rouge, l’Organisation panaméricaine de la santé et plusieurs ONG internationales participent déjà aux opérations de secours.
Jamais la Jamaïque n’avait connu une tempête de cette ampleur. Même le tristement célèbre ouragan Gilbert, en 1988, n’avait pas atteint de tels vents. Les météorologues expliquent cette intensification fulgurante par des températures océaniques exceptionnellement élevées, nourrissant le cyclone en énergie. Melissa s’est brièvement affaiblie à catégorie 4 après avoir traversé l’île, mais demeure extrêmement dangereux alors qu’il se dirige désormais vers Cuba et les Bahamas.
Un long chemin vers la reconstruction
Alors que le calme revient timidement sur certaines zones, les autorités s’attendent à un bilan lourd, humain et matériel. Routes, réseaux d’eau, écoles et logements sont gravement touchés. Les premières opérations d’évaluation et de déblaiement débutent à peine.
La Jamaïque s’apprête à vivre des semaines d’incertitude, entre la recherche des disparus, le relogement des sinistrés et la remise en état des infrastructures.
« Nous avons survécu à la tempête », confie un pompier de Kingston. « Mais maintenant, il faut survivre à ce qui vient après. »










