People

Gérard Miller placé en garde à vue dans une enquête pour viols et agressions sexuelles

Le psychanalyste et figure médiatique a été entendu par la brigade de protection des mineurs, mardi 30 septembre. Vingt-sept femmes l’accusent de violences sexuelles, dont certaines mineures au moment des faits présumés.


Le psychanalyste Gérard Miller, connu pour ses interventions médiatiques et ses engagements politiques à gauche, a été placé en garde à vue ce mardi 30 septembre par la brigade de protection des mineurs. Selon les informations du Monde et de Mediapart, cette mesure s’inscrit dans l’enquête ouverte en février dernier, à la suite des témoignages de plusieurs femmes affirmant avoir été victimes de viols et d’agressions sexuelles, parfois sous hypnose.

Des accusations nombreuses et graves

Plusieurs femmes ont mis en cause Gérard Miller, dont sept étaient mineures au moment des faits présumés. Les violences alléguées se seraient déroulées principalement entre 1995 et 2005, souvent dans le cadre de séances privées, au domicile ou au cabinet du psychanalyste. Certaines plaignantes affirment avoir perdu connaissance après des exercices d’hypnose, avant de se réveiller dans un état de vulnérabilité.

Un livre-enquête, Anatomie d’une prédation, a contribué à mettre en lumière ces récits. Plusieurs journalistes décrivent un schéma récurrent : repérage dans le public de ses émissions, proposition de rendez-vous, puis isolement et gestes à caractère sexuel.

Âgé de 76 ans, Gérard Miller a construit sa notoriété en tant que psychanalyste, professeur d’université, documentariste et chroniqueur. Il est également connu pour son engagement auprès de La France insoumise et sa proximité avec Jean-Luc Mélenchon.
Dès 2024, les premiers témoignages publiés dans la presse avaient suscité une onde de choc. L’intéressé avait alors démenti toute contrainte et affirmé n’avoir « jamais pratiqué l’hypnose en privé », tout en reconnaissant avoir réalisé des « tests élémentaires ».

Une possible mise en examen ?

Cette garde à vue pourrait déboucher sur une mise en examen si le parquet l’estime nécessaire. Mais l’affaire s’annonce complexe : une partie des faits remonte à plus de vingt ans, posant la question de la prescription. Les enquêteurs devront également croiser les récits des plaignantes avec les éléments matériels encore disponibles.

En parallèle, Gérard Miller bénéficie de la présomption d’innocence, principe fondamental qui s’impose tant au plan judiciaire que médiatique.

Si certaines personnalités politiques et médiatiques commencent à s’exprimer, la plupart des proches de Gérard Miller préfèrent garder le silence dans l’attente de l’évolution judiciaire. Du côté des associations de défense des victimes, cette garde à vue est perçue comme un signal fort en faveur de la libération de la parole, dans le sillage du mouvement #MeToo.

À l’issue de sa garde à vue, le psychanalyste pourrait être relâché sans suite, convoqué ultérieurement par un juge d’instruction ou mis en examen. L’enquête se poursuit pour déterminer la véracité et la qualification des faits reprochés.

Quelle que soit son issue, cette affaire soulève une nouvelle fois la question de la responsabilité des figures médiatiques et intellectuelles, et du traitement judiciaire des violences sexuelles révélées des décennies plus tard.

Articles similaires

1 of 545