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« Poupées sexuelles à l’apparence enfantine : Shein visé par une enquête et menacé d’un bannissement en France »

La répression des fraudes (DGCCRF) a saisi le parquet après la découverte, fin octobre, de poupées à caractère sexuel présentées comme d’apparence enfantine sur la marketplace du géant du « fast-fashion » Shein. L’affaire, révélée à quelques jours de l’ouverture d’un premier magasin permanent à Paris, a provoqué une onde de choc politique et médiatique : le gouvernement menace d’interdire l’accès au site, Shein promet d’interroger ses vendeurs tiers et de coopérer avec la justice.


Selon un communiqué publié par le ministère de l’Économie, la DGCCRF a constaté le vendredi 31 octobre la commercialisation, via la plateforme Shein, de « poupées sexuelles d’apparence enfantine ». Les descriptions et la catégorisation de ces produits sur le site auraient rendu difficile de douter du caractère pédopornographique des annonces, ce qui a motivé le signalement au parquet.

Face à la contestation, Shein a retiré immédiatement les annonces incriminées, annoncé l’interdiction générale de la vente de poupées sexuelles sur ses sites et lancé une enquête interne destinée à déterminer l’origine des mises en ligne, la société imputant la présence de ces produits à des vendeurs tiers opérant sur sa marketplace. Shein assure par ailleurs de sa volonté de « coopérer pleinement » avec les autorités judiciaires et administratives françaises.

Réaction politique et menace d’exclusion

À quelques jours de l’ouverture d’un magasin permanent Shein au BHV Marais à Paris, les autorités françaises ont réagi avec fermeté. Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a indiqué que la France n’hésiterait pas à bloquer l’accès au site sur le territoire si de tels contenus réapparaissaient, en s’appuyant sur les dispositifs juridiques permettant de sanctionner la diffusion de contenus illicites en ligne. Des voix politiques et associatives réclament des mesures rapides et des sanctions exemplaires.

L’imbroglio intervient alors que Shein, déjà épinglé dans le passé pour des problèmes de conformité (publicité trompeuse, données personnelles, normes produit), multiplie les ouvertures physiques en Europe. Son modèle — une plateforme massive de vendeurs tiers synchronisée à une logistique ultra-rapide — facilite la variété d’offre mais, estiment ses détracteurs, complique aussi le contrôle qualité et juridique des produits mis en vente. Les critiques dénoncent une responsabilité insuffisante des places de marché pour la vérification des contenus proposés par des tiers.

La mise en vente de produits à caractère pédopornographique constitue des infractions pénales en France. Outre le signalement au parquet, la législation permet à l’État de demander le déréférencement ou même le blocage d’un site si des contenus illicites ne sont pas retirés rapidement. Sur le plan civil et administratif, la société s’expose aussi à des sanctions financières et à des poursuites pour manquements aux obligations de contrôle des marketplaces. Les autorités européennes surveillent par ailleurs la conformité des géants du e-commerce aux règles de sécurité produit et de protection des consommateurs.

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