Le président américain Donald Trump a relancé cette semaine ses attaques contre les médias. De retour d’un déplacement officiel au Royaume-Uni, il a suggéré que certaines chaînes de télévision pourraient voir leur licence retirée en raison d’une couverture qu’il juge « injuste » et « hostile ».
« Ils me font de la mauvaise publicité », a lancé Donald Trump en visant notamment des réseaux hertziens. Selon lui, ces médias minimiseraient ses réussites tout en amplifiant les critiques. Le président a évoqué la possibilité que la Federal Communications Commission (FCC), dirigée par Brendan Carr, examine le retrait de licences de diffusion.
Un climat de tension renforcé
Cette sortie survient après la suspension, le 17 septembre, de l’émission Jimmy Kimmel Live! sur ABC. Le talk-show avait été critiqué pour des propos jugés déplacés au lendemain de l’assassinat de l’influenceur conservateur Charlie Kirk.
Trump s’en est saisi pour relancer son bras de fer avec les chaînes audiovisuelles.Depuis son arrivée sur la scène politique, l’ancien magnat de l’immobilier accuse régulièrement les grands réseaux de partialité. CNN, MSNBC et ABC figurent parmi ses cibles favorites. En menaçant de toucher au cœur de leur modèle de diffusion, il franchit toutefois une nouvelle étape.
Inquiétudes sur la liberté de la presse
Dans les rangs démocrates, les réactions ont été immédiates. Plusieurs élus dénoncent une attaque frontale contre la liberté de la presse et annoncent vouloir déposer une proposition de loi pour limiter tout abus éventuel du pouvoir exécutif sur la régulation des médias.
« Suspendre une licence sur des critères politiques serait une dérive autoritaire », a résumé la sénatrice Elizabeth Warren.
Les juristes rappellent par ailleurs que la Constitution protège strictement la liberté d’expression. La FCC, si elle dispose d’un pouvoir sur les chaînes hertziennes, ne peut intervenir ni sur le câble ni sur les plateformes en ligne. Toute suspension de licence serait donc rapidement contestée devant les tribunaux.
Un discours mobilisateur
Pour les analystes, cette offensive s’inscrit avant tout dans une stratégie politique. En dénonçant la « censure » médiatique, Trump renforce son image de candidat « anti-système » et galvanise sa base électorale.
Mais cette rhétorique accentue aussi la polarisation du débat public, au risque d’alimenter encore la méfiance des Américains envers leurs institutions.